Dans leur rapport 2025, dix représentants du Conseil national des jeunes formulent des propositions pour transformer Monaco en hub entrepreneurial et culturel. Entre pragmatisme et ambition, ils esquissent une Principauté plus accessible aux nouvelles générations.

Présidé par Thomas Brezzo et dirigé par Mathilde Le Clerc pour la Commission de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, le Conseil national des jeunes (CNJ) a livré ses réflexions pour l’année 2024-2025. Cette promotion rassemble des élèves issus du lycée Albert-Ier, du collège Charles-III, du lycée Rainier-III et de l’école FANB.
L’entrepreneuriat comme levier d’attractivité
Tara Eastwood, en terminale au lycée Albert-Ier, défend la transformation par l’innovation de Monaco en « Principauté durable » . Selma Terbeche, elle aussi lycéenne partage cette vision et entend « construire ensemble des projets pour l’avenir » en mobilisant sciences humaines et politiques.
Leurs propositions convergent vers la création d’un écosystème entrepreneurial simplifié : incubateur dédié, guichet unique pour les créateurs d’entreprise et plateforme numérique spécialement conçue pour accompagner les jeunes porteurs de projets. « Il s’agit d’optimiser le concept de guichet unique en y associant des mentors capables d’orienter les jeunes entrepreneurs », précisent-ils.
Anaïs Malgherini, également en terminale, insiste sur la nécessité de « représenter les jeunes et faire entendre leurs besoins ». Lou Nardi, élève de troisième au collège Charles-III, revendique sa « curiosité naturelle et son esprit coopératif » comme moteurs de son engagement.
Un rayonnement culturel renforcé
L’attractivité passe aussi par la culture. Charlotte Tricoire, 15 ans, scolarisée en seconde au lycée Albert-Ier, affiche ses ambitions : « J’aime mon pays, et je veux le faire évoluer avec un regard jeune. »
Mahaut Vanony, en terminale sciences économiques et géopolitique, perçoit dans « l’art, la culture et les échanges un vecteur d’attractivité ». Les jeunes conseillers préconisent la création d’une « Monaco Art Fair » et la transformation du MC Summer Concert en festival à ciel ouvert sur le port Hercule.
Léa Dasnières de Veigy, passionnée d’escrime et de musique, qui projette d’étudier les relations internationales, ainsi que Sarah Galfré, 17 ans, qui s’intéresse à la géopolitique, jugent essentiel de « s’investir dans la vie politique monégasque ».
Accessibilité et mobilité au cœur des préoccupations
Chanel Gozes Brezzo, élève de première en métiers de l’électricité au lycée Rainier-III, entend « révéler certains obstacles silencieux à l’attractivité ». Nelson Julien, étudiant à FANB, témoigne avoir « mûri de nombreuses idées » depuis sa sélection au CNJ.
Leurs recommandations embrassent plusieurs domaines : développement de commerces accessibles, gratuité dominicale des musées, amélioration des transports en commun. « Pourquoi ne pas s’inspirer du modèle suisse, comme à Lausanne ? » interrogent-ils concernant la mobilité urbaine.
Le rapport insiste par ailleurs sur la modernisation de la communication institutionnelle via les réseaux sociaux et la création de « canaux numériques ciblés sur les plateformes les plus fréquentées ».
Un diagnostic sans complaisance
Tout en saluant « les atouts uniques de la Principauté », ces jeunes Monégasques dressent un bilan lucide des défis actuels : offre culturelle insuffisante, difficultés de circulation, parcours d’études à l’étranger complexifiés, lourdeurs administratives décourageant l’initiative entrepreneuriale.
« Il faut rendre la Principauté plus accessible et attirante pour les jeunes », concluent-ils. Ils dessinent les contours d’un Monaco résolument tourné vers l’avenir.
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