Les 7, 9 et 14 octobre, trois séances ont eu lieu au Conseil National pour le budget général rectificatif de l’exercice de 2025. Ces 15 heures de débats ont donné un vote positif porté par 17 élus dont Thomas Brezzo. Le vice-président Jean-Louis Grinda s’y est, pour sa part, opposé et a donc voté contre.

De nombreux points furent évoqués au sein du parlement monégasque, tant sur les nécessaires actions d’un plan mobilité à améliorer, que sur l’articulation future des logements des monégasques, en passant par centre commercial de Fontvieille et les nombreux points d’améliorations souhaités par le Conseil National pour l’action du Gouvernement Princier.
Deux points de dissensions sont apparus dans la politique à suivre: l’un concernant des études financées par la Principauté pour une ligne de métro reliant l’aéroport de Nice à Monaco, et prolongé éventuellement jusqu’a Vintimille, l’autre concernant le centre d’incinération d’une partie des déchets de Monaco.
Le principe de la réalisation d’une étude de préparation sur le métro, en fin de séance du 14 octobre, a été évoqué par le Ministre d’État Christophe Mirmand. Par contre, un schisme demeure pour le projet de l’usine d’incinération des déchets ménagers, ou CTVD.
Il y a quelques semaines, une conférence de presse avait été donnée sur ce point spécifique par Thomas Brezzo au Conseil National, accompagné de Jean Louis Grinda et des élue(e)s du Conseil National. Le sentiment général qui prédomine est celui d’avoir été mal informés, et même d’avoir pu parfois constater des propos et des études qui étaient totalement contradictoires. Et ce, pour un projet où certain(e)s élue(e)s ne voient pas la nécessité d’investir plus d’un milliard d’euros et de se priver, dans le même temps, des ressources financières potentielles issues de la transformation en opération immobilière sur le site de ce qui pourrait être celui de l’ancienne usine d’incinération monégasque.
Le Ministre d’État Christophe Mirmand semble poser son analyse sur des choix effectués et actés par le Gouvernement Princier avant son arrivée. Sans que nous puissions connaître à cet instant la date de cette décision, elle aurait pu avoir été prise lors de l’interim gouvernemental suite au décès de Didier Guillaume, voire même avant. Une réunion approfondie est prévue le 13 novembre avec le Conseil National pour présenter toutes les motivations du gouvernement et répondre avec transparence aux questions des élus.
Il n’en demeure pas moins que les rentrées fiscales et le budget 2025 atteignent un niveau exceptionnel de près de 2,5 milliards d’euros, et que ce résultat est absolument remarquable dans un contexte international complexe et délicat.
A la fin des débats, le Ministre d’État Christophe Mirmand a accordé un interview exclusif à Forks-Monaco, (seul moment où nous avons pu rencontrer le Ministre d’Etat) , pour préciser les contours de son action :
– Quel est votre sentiment sur ces trois séances de débats au Conseil National ?
C’est une occasion de dialoguer et de débattre sur les politiques publiques mises en oeuvre par le gouvernement de la Principauté devant les membres du Conseil national à l’occasion du vote du budget rectificatif. C’est le moyen d’adapter les dotations de l’Etat à la fin de l’année budgétaire. C’est aussi l’occasion de saluer d’abord les excellents résultats atteints puisque l’excédent de 86 millions d’euros, qui est plutôt un motif de satisfaction, témoigne de la bonne santé de l’économie monégasque. Mais c’est également aussi l’occasion d’évoquer des sujets de fond dont on sait qu’ils suscitent périodiquement non seulement l’intérêt des élus dans les échanges avec le Conseil national, mais traduisent aussi le souhait du gouvernement de répondre à leurs questions sur les déchets, le CTVD en particulier. Nous aurons une CPE prochainement. Par ailleurs, la mobilité, la question des transports constituent un sujet éminemment complexe sur lequel il faut que nous puissions trouver une méthode de travail avec les élus du Conseil National, mais également, bien sûr, avec nos partenaires indispensables dans cette démarche qui sont les autorités françaises, le ministère des Transports, le Conseil Régional,. C’est ce que j’ai rappelé en conclusion de cette séance au cours de laquelle les débats ont été vifs, mais, je crois, toujours respectueux, en tout cas de la part du gouvernement vis-à-vis des élus du Conseil national.
– Est-ce que vous pensez que pour ce CTVD, il y a des inflexions plus ou moins importantes qui doivent être abordées ?
Il y a une question qui a été tranchée par le gouvernement avant mon arrivée, qui est effectivement la question de la reconstruction in situ du CTVD.
Ce sont alors, des raisons qui ne sont pas arbitraires, qui tiennent à des éléments d’analyse technique, économique, qui tiennent aussi, je l’ai souligné dès mon arrivée, à l’importance pour la Principauté d’être maître en quelque sorte de son destin. Ce que j’ai indiqué en parlant de souveraineté, c’est-à-dire la capacité de choisir ses interdépendances.
Un état aujourd’hui est forcément dépendant, quelle que soit sa taille, des relations qu’il entretient avec ses voisins, avec d’autres États, qu’il s’agisse d’énergie, qu’il s’agisse d’un certain nombre d’aménités nécessaires pour sa population.
Mais ce qui est important, lorsqu’on se dit souverain, c’est qu’on doit choisir ses interdépendances.
Et j’estime pour ma part, d’expérience, et je rejoins le choix qui a été fait par le gouvernement avant mon arrivée, que pour ce qui concerne le traitement des déchets domestiques, l’enjeu pour l’État monégasque, pour la Principauté, c’est de pouvoir être en mesure d’assurer l’autonomie de ce traitement dans la durée, parce que le choix qui serait fait en 2025 engagera de toute façon la principauté de façon quasi définitive.
Et c’est pour cela que, lors de la réunion que j’avais sollicitée auprès du président Thomas Brezzo, dont celui-ci a accepté le principe, l’enjeu c’était de pouvoir prolonger une première réunion qui n’avait pas pu être conduite jusqu’à son terme pour donner toutes les motivations du choix et de l’analyse du gouvernement, mais en même temps de pouvoir faire en sorte de pouvoir aussi répondre à toutes les interrogations que les élus souhaiteraient adresser à l’État.
Et donc c’est la raison pour laquelle nous aurons cette réunion normalement le 13 novembre prochain.
– Et avez-vous le sentiment que vous réussirez à convaincre les élu(e)s du Conseil National ?
Je souhaite en tout cas être transparent dans les éléments qui la motivent, cette décision. Après, nous aurons toujours l’occasion de revenir, bien sûr, sur ces différents points, en donnant un certain nombre de réponses techniques, d’assurances et de principes qui motivent cette décision.
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