Finances Publiques, Nice, Politique 10 octobre 2018

CCAS, remous autour de la vente du 19 rue de Turgot

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Remous autour d’une décision prise dans une certaine d’urgence par le conseil d’administration du Ccas de Nice, qui met en vente le 19 rue de Turgot dans 9 ème arrondissement de Paris. Patrick Allemand, Président du groupe « Un autre avenir pour Nice », s’était d’ailleurs particulièrement inquiété du prix pressenti pour la transaction, autour de 20 millions d’euros.

Cet immeuble cossu constitué de trois corps de bâtiments, se trouve à côté d’une école et en face de la poste, à quelques mètres du square d’Anvers et de l’avenue Trudaine. Un emplacement de qualité dans un quartier qui se boboïse. La surface totale est de 3640 mètres carrés, seuls 2760 mètres carrés sont habitables, dont 2472 mètres carrés avec 45 logements et 3 locaux en surface commerciale.

Les décisions financières sont prises par le Conseil d’administration du Ccas, qui est composé, entre autres de Christian Estrosi, Joëlle Martinaux, Dominique Estrosi-Sassone, Olivier Guerin, Pascale Ferralis, Hélène Salicetti, membres du Conseil municipal.

Pour justifier ce prix de vente à 20 millions d’euros, le Ccas avance un prix moyen au mètre carré de l’ordre de 8000 à 8500 euros pour des appartements libres à la vente. Or les agences immobilières du quartier interrogées font part, pour un bien libre et en bon état, d’un prix de vente qui se situe dans une fourchette allant de 9500 euros à 11500 euros au mètre carré.

De surcroît l’immeuble a été récemment restauré avec attention et goût pour les parties communes, il a donc déjà fait l’objet d’un investissement financier non négligeable.

En prenant ce qui est officiellement déclaré, c’est une surface de 2790 mètres carrés, dont 288 mètres carrés de surface commerciale, non comprises les caves et les éventuels combles qui peuvent être transformées. Le prix de vente de l’immeuble, s’il avait été vendu par appartement « au fil de l’eau » des départs et des fins de bail, pourrait être évalué entre 27 et 30 millions d’euros.

Il est certain qu’il s’agit d’un travail d’ampleur, nécessitant peut-être de créer des emplois spécialisés pour en assurer le suivi. Mais les sommes supplémentaires ainsi dégagées seraient loin d’être négligeables.

D’autant plus que l’urgence de disposer d’un telle somme en « cash » n’est, en ce qui concerne le projet de réaliser deux nouveaux établissements, en rien démontrée. En effet, aucune information n’est donnée pour les deux projets de maison de retraite, situées à Nice-Méridia et à Saint-Roch. Aucune information non plus n’est donnée tant pour le nombre de lits, que pour les dates de mises en chantier, ni pour l’enveloppe financière décidée.

Si l’urgence de créer ces Ephad est réelle, soutenue d’ailleurs par l’opposition PS, l’urgence financière n’est pas clairement démontrée. En effet comme aucune information n’est donnée, ni sur les investissements prévus, ni sur l’état des financements et subventions mis en oeuvre, pour ces projets, cette vente n’est-elle donc pas précipitée?

Il est de plus certain que réaliser la vente par appartement entraînerait la mise en place d’un règlement de copropriété et d’une mise à jour des surfaces. Donc, hormis le bénéfice d’effets d’annonces politiques, l’intérêt des Niçois ne serait-il pas de bénéficier de cette manne de quelques millions d’euros supplémentaires pour les années à venir, dans une période où les crédits de fonctionnements vont vraisemblablement être revus fortement à la baisse ?

Jean Cousin