Riviera 13 septembre 2019

Décodeurs: Marinoni une Place à 10 millions d’euros ?

by admin

Cette affirmation n’est ni vraie ni fausse. En tout cas pas plus que celle de premier édile de la commune de la Beaulieu sur Mer qui affirme en réunion publique que celle-ci ne coûte rien.
La Place Marinoni ne coûte rien pour le budget direct de la commune, ou presque (bien que la Mairie refuse de communiquer ses budgets). Par contre pour les habitants de Beaulieu sur Mer, la facture est différente.
En effet, en tant qu’habitant de la Métropole niçoise, tout Berlugan se trouve de fait soumis à l’endettement de la Métropole.
La Métropole de Nice offre la particularité d’avoir été la première créée en 2012, avec l’avantage de partir d’une feuille blanche budgétaire.
Aujourd’hui avec un budget qui semblait se situer entre 702 M d’euros et 959 M d’euros de fonctionnement annuel pour 2017, la Métropole de Nice se trouve par contre à la tête de 1,4 milliard de dettes.
Pour l’explication de ce budget 2017, nous nous référons à la fiche pédagogique du budget primitif 2017 de la Métropole ayant pour vocation d’éclairer le citoyen sur son budget annuel:
« Les recettes de fonctionnement s’élèvent à 959 millions d’euros, dont 85 millions d’euros de résultat antérieur et 851,1 millions d’euros de recettes réelles (les recettes dites « d’ordre » correspondent à des écritures purement comptables et sont peu représentatives de l’activité de l’EPCI). En neutralisant les flux financiers entre le budget principal et les budgets annexes, ainsi que les résultats reportés, le montant des recettes réelles s’établit à 765,8 millions d’euros.
Ces recettes proviennent pour l’essentiel de la fiscalité directe locale et des dotations de l’Etat, mais ces dotations connaissent une réduction drastique depuis plusieurs années, avec une baisse de près de 35%. La métropole ne souhaitant pas alourdir la fiscalité pesant sur les ménages et les entreprises, l’ajustement est réalisé par une optimisation des autres recettes. Les produits des services, du domaine et les ventes diverses représentent notamment 25% des recettes réelles.
Les dépenses de fonctionnement s’élèvent à 959 millions d’euros dont 788 millions d’euros d’opérations réelles.
En neutralisant les flux financiers entre le budget principal et les budgets annexes, ce montant s’établit à 702,6 millions d’euross. Il s’agit pour l’essentiel des frais de personnel prévus au chapitre « 012 » (25 %) et des dépenses courantes prévues au chapitre « 011 » (39 %). Là encore le souci d’optimisation est permanent.
Si elles augmentent de 2,8% en valeur faciale, à périmètre constant les charges auraient baissé. »

Pour en revenir à la dette de 1,4 milliard d’euros les conséquences sont déjà là sous forme d’augmentation des impôts pour les communes de la Métropole de Nice, et par la vente des parts de CCI de l’aéroport de Nice.
Pour saisir l’impact de cette dette sur chaque citoyen les 49 communes représentent une population de 539 000 habitants pour 1,4 milliard d’euros, soit une dette rapportée à 2 597 euros par habitant.

Ce qui fait un endettement rapporté au nombre d’habitants de la commune de Beaulieu sur Mer de près de 10 millions euros pour les Berlugans.
Dans la mesure où l’endettement de la Métropole de Nice est structurellement constitué en grande partie par la création du tramway de Nice, la réfection de la place Marinoni qui n’est pas réellement plébiscitée, ni souhaitée et celle du boulevard Maréchal Leclerc pris en charge par la métropole a donc un coût indirect, qui représente bien une charge financière non seulement pour tous les habitants actuels de la commune de Beaulieu sur Mer, mais aussi pour les futures générations berluganes .

Marc Barani