Riviera 22 mai 2019

La saga de la Rotonde du Bristol

by admin

Première partie: un argument de Campagne, mais pas de bilan pour le Maire sortant Roger Roux

La Rotonde du Bristol, dont les derniers rebondissements juridiques émaillent la vie politique berlugane depuis maintenant bientôt 10 ans, pose de nombreuses questions.
En effet les annonces initiales faites au sujet de la gestion de ce bâtiment par le Maire sortant de Beaulieu sur Mer, lors de la campagne municipale de 2008, Roger Roux, présentaient alors la gestion de ce bâtiment, à quelques mois des élections, comme source d’ opportunités exemplaires.

L’édile fraîchement réélu en mars 2008 avec près de 71,72% des suffrages exprimés déclarait alors à Nice-Matin : « Concernant la Rotonde j’ai expliqué que le patrimoine ne se bradait pas même dans une campagne. Je n’ai donc pas engagé l’avenir en indiquant simplement que nous allions étudier les meilleures options. Actuellement nous avons deux repreneurs potentiels renommés en mesure de développer l’événementiel dans le sens que nous souhaitons. Il s’agit du groupe Lenôtre et de la société Culturespace. »

Or plus de dix ans plus tard, le bilan pour ces opérations apparaît, tant sur le plan de l’image que sur celui des finances communales, de plus en plus comme un dossier mal préparé et trop ambitieux. Et qui, à terme, peut s’avérer un gouffre financier pour les finances locales.

Toutefois, pour démêler les tenants et aboutissants de ce dossier, il est nécessaire de remonter à l’origine de cette affaire. La Rotonde est totalement liée à la création en 1897 de l’hôtel Bristol par l’architecte Danois Hans Tersling, inauguré en 1899.

Cet hôtel a accueilli pendant des décennies l’aristocratie russe et anglaise, du Duc de Cambridge, en passant par le Prince de Galles, jusqu’au Grand Duc Vladimir, fils de l’empereur de Russie Alexandre II.

En 1954, les habitudes des têtes couronnées et de la riche clientèle qui avaient fait le succès commercial du palace changèrent. Il fut alors décidé de transformer l’hôtel en copropriété, comme ce fut d’ailleurs le cas pour de nombreux hôtels de luxe et palaces établis de Nice à Menton à cette époque.

Une partie importante du terrain fut cédée à la commune de Beaulieu sur Mer. Cette cession fut accompagnée d’un certain nombre de clauses destinées à préserver la quiétude et le confort de l’environnement immédiat de la nouvelle copropriété.

La Rotonde était de bien entendu totalement intégrée dans la nouvelle copropriété ainsi créée, puisqu’il s’agissait d’un restaurant destiné à l’usage des clients de l’hôtel durant son exploitation de près d’un demi-siècle. Cette partie reçue la dénomination G et prés 7% des millièmes, avec une particularité de taille: elle n’était assujettie qu’au règlement de sa quote-part d’assurance.

À ce stade la situation était relativement simple à appréhender. Mais, durant les années soixante, la Mairie dirigée par M. Dunant décida de préempter cette partie du Bristol.
Opération complexe puisqu’il s’agissait non pas d’acquérir une propriété d’un seul tenant, mais un lot d’une copropriété extrêmement importante.

La Mairie de Beaulieu a en effet choisi cette voie d’acquisition dans un contexte particulier. L’acquéreur initial du lot G qui avait décidé de transformer la Rotonde par la création de plusieurs appartements en son sein, décéda durant les travaux, ce qui eut pour résultat l’abandon du chantier.

Marc Barani