Finances Publiques, Monaco, Politique 7 décembre 2018

Monaco un pib en légère baisse, mais une augmentation des emplois

by admin

La situation économique de la Principauté de Monaco est atypique. Dotée structurellement de résultats positifs cet Etat n’a aucun endettement, et possède même des réserves financières non négligeables. Toutefois la croissance n’est pour autant pas systématiquement au rendez-vous.

Comme en 2005 par exemple, les résultats du Produit Intérieur Brut pour l’année 2017 sont inférieurs à ceux de l’année précédente: ils s’élèvent à 5,68 milliards d’euros contre 5,85 milliards en 2016. Le PIB monégasque enregistre donc un recul de -3,5 %, lié pour la part la plus importante à deux secteurs: la construction et les autres activités de services, celles-là même qui avaient produit la croissance de 2016.

Or l’ une des particularités remarquables de la Principauté de Monaco se situe dans le fait que sa population résidente est largement inférieure à sa population salariée. Pour 38 300 résidents, on compte 54 303 salariés dont 83,8 % sont domiciliés hors Monaco. Cette situation très singulière, unique au monde, ne permet pas de comparaison directe avec les autres statistiques internationales.

Mais, à la différence des autres pays, les entrepreneurs monégasques semblent avoir privilégié l’emploi au détriment de leurs marges. L’emploi continue en effet de progresser en 2017 dans le privé comme dans le public. On dénombre 1 853 salariés supplémentaires (+3,5 %) au mois de décembre. La masse salariale
augmente donc (+4,1 %), et elle représente plus de la moitié du PIB (50,8 %). Cela correspond à la redistribution sous forme de salaires et cotisations de la richesse annuellement créée.

Ceci est un élément fondamental de l’attractivité et de la capacité de l’économie monégasque à anticiper et à préparer la croissance de demain. Il n’en demeure pas moins que Monaco garde une forte sensibilité liée à ses activités immobilières. Car après quatre années consécutives de croissance, l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) des entreprises recule (-9,5 % en valeur). Il atteint les 2,57 milliards et représente 40,9 % de la richesse créée.

Depuis 2005, l’EBE ne s’est contracté qu’à quatre reprises et notamment en 2009 suite à la crise financière internationale. Les impôts versés sur les produits progressent en valeur (+0,1 %), mais diminuent en volume (corrigé de l’inflation -0,6 %). Ils contribuent à hauteur de 13,1 % à la richesse produite. Ce sont surtout les droits de mutations et la TVA immobilière qui reculent alors que les autres impôts progressent.

Mais il convient aussi d’appréhender que la comptabilité monégasque, et cela est lié à ses spécificités, ne permet pas pour l’instant de migrer des normes comptables internationales SEC 1995 à SEC 2010. Cela s’ explique en effet par le fait que le calcul du PIB en Principauté ne prend pas en compte certaines données. C’est le cas notamment des loyers fictifs (estimation de la valeur des loyers qu’auraient payés les habitants d’un logement s’ils en avaient été locataires et non propriétaires), qui sont retenus comme faisant partie du PIB selon le SEC 2010 et jamais estimés à Monaco.

Cette raison explique aussi que les modifications apportées par le SEC 2010 ne sont pas intégrées dans le calcul du PIB à Monaco, qui continue à se référer à la version du SEC de 1995. La non prise en compte d’éléments constitutifs du PIB en Principauté de Monaco en minore donc l’estimation.

Il n’en demeure pas moins que la Principauté de Monaco se révèle être un moteur de croissance pour les communes françaises environnantes avec un nombre d’emplois extrêmement positif pour la richesse et l’emploi. Et le modèle économique tels qu’il est développé par les entrepreneurs monégasques, et qui privilégie l’emploi et donc le futur, est aussi le meilleur gage de réussite future.

Dominique Grimardia