Environnement, Nice, Politique 18 juin 2018

Corso Cap 3000 un projet ambitieux à plus d’un titre

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Dans le cadre du 16 ème  Sommet du Luxe et de la Création qui eut lieu au Cercle Interallié à Paris, Fréderic Laloum, directeur général d’Altera Cogedim a pu présenter le projet phare du groupe en matière de surface commerciale de luxe: Corso Cap 3000. Ce programme représente un investissement  total de 450 millions d’euros. Il se décompose en deux parties: l’une s’assimilant à une rénovation de l’ancienne structure datant de 1968, l’autre s’imposant comme une création ex-nihilo coté mer. Cette seconde partie du projet s’articule autour de la construction de 150 boutiques supplémentaires, sur 135 000 mètres carrés au total,  ainsi que d’une offre « Premium ».

En effet, d’un coté Cap 3000, qui fête cette année ses 50 ans, bénéficiera en prime de plus de 1 600 places de parking additionnelles, de l’autre une création originale pour ceux qui connaissent le lieu. Une partie est destinée à être prémium sous forme de boutiques réservées aux plus grandes marques du luxe côté mer. Le site fait donc plus que doubler son offre.

 » Avec le Corso, c’est la première fois qu’est adjoint à un centre commercial un centre commercial de luxe » déclare Frédéric Laloum. Tout en précisant « Nous avons une cinquantaine d’emplacements, mais nous donnons aussi à de jeunes créateurs l’opportunité de s’exprimer. Nous avons des galeries d’art moderne et des espaces éphémères. Notre volonté est de renouveler l’offre régulièrement ».

En outre pour renforcer la ligne privilégiée  de la partie Corso, de nombreuses innovations digitales,  des services, avec,  entre autres,  une conciergerie, une entrée réservée, mais aussi un ponton privé pour arriver depuis la mer et accéder directement à la partie premium.

Pour appuyer l’opportunité de cette stratégie  Jonathan Siboni, directeur général de Luxurynsight, déclare « Nous avons l’habitude de dire que le luxe crée l’offre.  Et dans son analyse du marché du luxe sur  la côte d’Azur iI  constate que « la Riviera attire entre 11 et 12 millions de touristes annuels, et que le luxe réalise environ 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires ».  Mais son point de vue, qui dépasse allégrement le cas du projet Corso, arrive à la conclusion que, « hormis la Croisette à Cannes et Monaco, les lieux de retail luxe sont peu développés ».

Il évalue donc le marché du luxe dans cette zone selon une fourchette de 150 à 160 millions d’euros. Et, selon lui, « Nice paraît intéressante avec une population locale avec un potentiel et des résidences secondaires de luxe qui sont à 90 % la propriété d’étrangers » . Pour préciser in fine:  » Il y a, de mon point de vue, un potentiel entre 300 et 350 millions d’euros ». Doubler une estimation déjà haute du marché du luxe sur la Côte d’Azur est pour le moins audacieux, car il n’existe pas de base de données fiable, surtout dans le cadre hautement concurrentiel du marché du luxe international.

Pour marquer le caractère esthétique, la décoration intérieure a été confiée au cabinet Jouin Manku, alors que l’ensemble du projet a été mis en place par le cabinet d’architecte de Grenoble group 6, qui a une vision du site précise. « CAP 3000 est un centre commercial  situé face à la mer, offrant une vue dégagée jusqu’au Cap d’Antibes. Sa réhabilitation / extension lui offre une ouverture sur ce site paysager exceptionnel, en continuité avec la ville, grâce à la création d’une promenade urbaine depuis le port, et de parkings qui libéreront ses abords ». En outre, dans les projets,  « un pôle restaurant et loisirs complète l’offre commerciale et prend place au sud, dans une large avancée ouverte sur la mer ».

Nathalie Bardin, directrice des relations institutionnelles, confirme l’objectif d’une quarantaine de points de vente de marques de grand luxe dans le domaine de la bijouterie, des montres et de la mode. De même un projet de liaison directe entre l’aéroport de Nice et Corso est à l’étude, afin d’augmenter les potentialités du projet.

Il n’en demeure pas moins qu’avec un potentiel de 1500 emplois, le réaménagement et l’extension de Cap 3000 offre des perspectives intéressantes,  ne serait-ce déjà  que pour la Ville de Saint-Laurent du Var. Elle est en effet la principale commune concernée par ce programme.

Mais cette municipalité n’a pas souhaité répondre à nos questions sur les acquis qu’apporterait l’investissement pour les Laurentins.

Jean Cousin