La Villa Sauber consacre une exposition à Pier Paolo Pasolini sous le titre « Pasolini en clair-obscur ». Elle s’appuie sur l’exploration de thèmes particuliers comme le rapport de la peinture classique et religieuse dans son écriture cinématographique et la réalisation de ses films. Mais, Pasolini, réalisateur, peintre, écrivain est un personnage complexe. Les différents courants d’idées, de pensées auxquels il a adhéré sont parfois contradictoire et souvent singuliers à traduire. Cette exposition, toutefois, est une réussite, même si nous aurions souhaité encore plus d’oeuvres et de salles pour mieux découvrir les angles novateurs indiqués par le directeur du musée Bjorn Dahlström, et les curateurs Guillaume de Sardes et Christophe Martin pour la scénographie.
L’exposition s’articule sur deux niveaux. L’un est dédié au travail de Pier Paolo Pasolini au travers de ses peintures,, photographies, oeuvres. Le second présente différentes approches. Les unes ont été commandées dans le cadre de cette exposition, d’autres ont été créées en fonction de la vie et des réalisations de Pier Paolo Pasolini. L’ analyse de l’ oeuvre cinématographique de Pier Paolo Pasolini, grâce à des extraits de ses films et aux explications contextuelles s’y rapportant, offre un éclairage intéressant et nouveau. L’ utiilsation des peintes classiques italiens et de leurs mise en scéne au travers de tableaux vivants révèle la nature si particulière de la structure des oeuvres pasoliniennes. Le film Accatone. illustre l’apport de ces influences picturales et permet de découvrir concrètement le travail complexe de l’image. En sus du rapport des oeuvres picturales avec la création cinématographique et la mise en scène des films, l’accrochage de ces peintures originales au sein de l’exposition, avec concomittament la projection d’extraits du film réalisé par Pier Paolo Pasolini présente de visu le rapport direct entre ces deux représentations.
Au second étage, les peintures, documentaires, et réalisations s’appuient sur l’ oeuvre de Pasolini. L’axe central pourrait en être la déclaration d’Alberto Moravia qui déclara le 6 novembre 1975, jour des obsèques du cinéaste : « Une société qui tue ses poètes est une société malade « . Il est certain que la violence et la gratuité des actes qui ont entourés la mort de Pier Paolo Pasolinii interrogent encore aujourd’hui.
Même si l’exposition a thétralisé l’apport de la peinture classique italienne, elle s’appuie aussi sur de nombreuses œuvres plus contemporaines comme celles d’ Adel Abdessemed, Giulia Andreani, Francis Bacon, Giacomo Balla, Tom Burr, Lodovico Cardi, Adam Chodzko, Pieter Claesz, Clara Cornu, Walter Dahn, Regina Demina, Marlene Dumas, Richard Dumas, Cerith Wyn Evans, Federico Fellini, Jesse A. Fernández, Abel Ferrara, Laurent Fiévet, Alain Fleisher, Claire Fontaine, Giovanni Fontana, Jenny Holzer, William Kentridge, Astrid Klein, Fernand Léger, Stéphane Mandelbaum, Martial, Fabio Mauri, Charles de Meaux, Giorgio Morandi, Dino, Pedrali, Ernest Pignon-Ernest, Pontormo, Man Ray, Giuseppe Stampone, Jean-Luc, Verna, Francesco Vezzoli etJohn Waters.
Exposition Pasolini en clair-obscur à la Villa Sauber jusqu’au 29 septembre 2024, 17, avenue Princesse Grace, Monaco, horaires d’ouverture: 10h-18h (horaire d’été 11h-19h). Prix des billets ( Villa Paloma + Villa Sauber) 6 euros, gratuit pour les moins de 26 ans. Visite guidées jeudi à 12h30, samedi à 11h, dimanche à 15h.
Jean Cousin
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