Monaco, News 2 avril 2021

Des bulles en Principauté

by Jean Cousin

Marie-Claude Beaud, directrice du Nouveau Musée National de Monaco (NMNM), signe en tant que commissaire la dernière exposition de son mandat à la Villa Sauber : « Marginela ». Le thème en est la bande dessinée du XIX  ème siècle à aujourd’hui, analysée autour de dix thématiques.

Pour Damien MacDonald commissaire invité, il s’agit « d’une technique, d’un art qui déclenche les passions ». Et de constater  » Il y a de multiples façons de voir la bande dessinée, nous avons décidé d’utiliser le chat Crazycat pour accompagner le parcours dans l’exposition. C’est en quelque sorte le héros de l’exposition ».

Damien MacDonald explique que » l’invention de l’inconscient a été choisie comme thématique car elle réunit au travers de planches de bandes dessinées des personnages évoquant leurs rêves, de là l’exposition à la marge de la réalité, de la création. ». Et si donc l’on suit cette exposition au travers de son parcours, son point de départ est une invitation au rêve, ou plus exactement à ‘l’invention de l’inconscient’ avec des oeuvres d’Edgar P. Jacob, Hal Foster, Winsor McCAy.

Dans la salle intitulée « Des garnements pour aïeux », Damien MacDonald explique que « l’art de la bande dessinée se structure autour des enfants. Au départ, les yellow cases sont en réalité les bulles ». En

Il s’agit de petits dessins qu’on trouvait au Moyen-Âge dans la marge des livres, parfois aussi appelés enluminures.

 

illustration des  » planches  » de Carl Backs, Edmond-François Calvo, Jean-Jacques Sempé, et Osamu Tesuka. Pour le commissaire de l’exposition, l’univers des enfants permet d’enrichir le contenu avec l’appui de  « personnages différents comme Bécassine qui arrive dans la grande ville, et apporte son bon sens ». Ceux-ci ont aussi une valeur éducative et d’interrogation sociale.

Par contre pour « l’enquête initiatique » avec des oeuvres d’André Franquin, Hergé, Maurice Tillieux, une dimension politique et sociale apparaît en filigrane des héros et de leurs aventures. Pour Damien MacDonald « Gaston Lagaffe est l’ exemple d’un modèle politique et illustre le droit à la paresse. Car, il ne fait strictement rien au sein de l’entreprise ».

Les thématiques s’enchainent avec , La métamorphose des héros se décompose en Baby Dolls & Dragon Ladies, Des lianes et des muscles, Surhumains, Trop surhumains, Goscinny, Uderzo, la déconstruction des mythes par l’humour, La « nouvelle vague » du neuvième art, encres et drapeaux noirs, larmes d’androïdes et voyages spatio-temporels, le retour des archétypes. Les autres allées ont pour titre, La libération sexuelle, L’insurrection sémantique, L’avènement d’une éthique post-punk, La fièvre des bâtisseurs, La matin des médium.

 

C’est donc au travers du travail de 90 artistes, issu de collections publiques et privées que peut naître une nouvelle appréhension de la bande dessinée.Il en naît le constat est que la bande dessinée peut à la fois être la matrice de la culture de demain et celle d’une contre-culture. Enfin, à l’interrogation sur le titre  ‘Marginella’, le commissaire de l’exposition explique qu’il s’agit de petits dessins qu’on trouvait au Moyen-Âge dans la marge des livres, parfois aussi appelés enluminures.

La bande dessinée porteuse d’une vision différente, c’est ce que projette cette exposition. Peut-être aussi le miroir de nos vies, et leur explication.

Jean Cousin

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