La saga du Zelos

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La saison estivale se prépare, et la surprise fut forte pour les habitants de Beaulieu sur Mer de constater que l’établissement de plage le Zelos se préparait à réouvrir. La presse locale avait en effet annoncé en octobre 2017 sa prochaine disparition.

Le fait est que, depuis de nombreuses années, cet établissement de plage éveille la curiosité. Il y a de cela près d’une dizaine d’années, il avait déjà été épinglé par le Canard Enchainé parce qu’il ne respectait pas l’ obligation de démontage en fin de saison.

De plus, saison estivale après saison estivale, le Zelos a gratifié les touristes et riverains de sa sono poussée bien au-delà des seuils autorisés. Et cela dans une amplitude horaire largement supérieure à celle accordée par la concession. Les termes de la concession stipulaient en effet que l’établissement devait arrêter son activité à 19h. En réalité cet établissement de plage proposait un service de restauration jusqu’à 23 heures, et faisait fréquemment office de boîte de nuit, n’hésitant pas à pousser autant la sono que ses horaires d’ouverture jusqu’à 2 heures du matin, voire plus.
A l’origine le montant de la concession fut accordé pour 45 000 euros, mais pour une activité uniquement de plage. L’extension pratiquée par le Zelos tant dans ses plages horaires que dans les services facturés, mais non autorisés par la concession, pose question.

Ce qui pose aussi question quant à la perte financière pour la commune, induite par l’extension pratiquée par le Zelos de ses plages horaires comme des différents services facturés non autorisés par la dite concession. En outre en ne remplissant pas l’ensemble des obligations techniques et réglementaires nécessaires à l’exercice de ces activités pour la plupart nocturnes, cet établissement crée par là-même une distorsion de concurrence face aux autres établissements de Beaulieu sur Mer respectueux des textes et obligations, avec en corollaires les coûts y afférent.

Par ailleurs les activités non autorisées par la concession ont entrainé des nombreux troubles à l’ordre public, sans que la Mairie de Beaulieu ne semble pouvoir obtenir de l’établissement le Zelos la moindre prise en compte des plaintes des riverains.

Par arrêté du 10 octobre 2017, le préfet des Alpes-Maritimes, Georges-François Leclerc, a résilié le sous-traité d’exploitation du Zelos, et demandé la démolition définitive des ouvrages.
La société « Africa Plage » qui exploite le Zelos a introduit une requête en référé pour suspendre l’exécution de cette décision.
Par ordonnance du 07 mars 2018, le juge saisi a rejeté cette demande, considérant qu’aucun des moyens présentés n’était de nature à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de la décision attaquée.
De son côté, le Zelos a introduit un recours en annulation de cette même décision préfectorale du 10 octobre 2017.
Cette requête n’a pas encore jugée.

Mais le dispositif mis en oeuvre par la préfecture a été renforcé en février 2018, en déférant au tribunal administratif une contravention de grande voirie, constatant l’occupation sans droit ni titre de l’établissement. Il est demandé au juge d’ordonner la démolition du Zelos, aux frais et risques de la société exploitante, et à défaut de permettre à l’État de se substituer pour exécuter le jugement. Cette requête n’a pas encore été jugée.

Un certain nombre d’éclaircissements ont été demandés à la Mairie au sujet de la gestion de cet établissement depuis une dizaine d’années. A ce jour, la Mairie n’a pas encore été en état d’apporter réponse à ceux-ci.

Marc Barani