C’est avec le partenariat de l’entreprise Chanel qu’est organisée ‘ Santo Sospir ‘ la nouvelle exposition à la Villa Sauber, du 13 juin au 15 octobre 2023. Il s’agit d’une subtile analyse de la réalité partagée entre la vision photographique de Mauro Restiffe, l’oeuvre et une partie de la vie de Jean Cocteau , et la singulière décoration des murs de la villa Santo Sospir durant les années cinquante . Dans cette villa, propriété de Francine et Alec Weisweiller, tout le talent pictographique de Jean Cocteau s’est exprimé au travers de fresques qu’il réalisa sur une période de dix ans.

C’est vraiment quelque chose qui nous a beaucoup inspirés et nous voulions proposer un parcours à l’image d’une rêverie

L’exposition s’appuie sur une série d’images réalisées en 2018 par le photographe brésilien Mauro Restiffe juste avant la transformation la Villa Santa Sospir et la disparition de la décoration contemporaine aux fresques réalisé par Jean Cocteau. Photographe connu pour ses photos en grand format de paysages d’intérieurs, d’architectures, ses oeuvres font partie des ciollection du Moma, ( New York ), du SFMOMA ( Los Angeles ), de la Tate Gallery ( Londres ) ou du MASP ( São Paulo ). Dans cette série d’images de Villa Santo Sospir située à Saint-Jean-Cap-Ferrat, Mauro Restiffe révèle, à l’occasion d’une résidence, les détails cachés de la « Villa tatouée » transformée en œuvre d’art par Jean Cocteau. Francine Weisweiller, propriétaire du lieu, qui soutint l’artiste – écrivain et favorisa son éléction à l’Académie Française, était aussi en lien culturel avec la Principauté où, avec son frère Grard Worms, elle participa aux Editions du Rocher.

La mise en oeuvre de cette exposition par la commissaire d’exposition Célia Bernasconi a été introduite par la thématique «  Le rêve et le sommeil », un fil rouge dans la réalisation de l’accrochage . En effet, les fresques de la villa Santo Sospir sont peuplées de dormeurs. Jean Cocteau en a dessiné sur tous les murs, dans différents contextes. «  C’est vraiment quelque chose qui nous a beaucoup inspirés et nous voulions proposer un parcours à l’image d’une rêverie, De fait un parcours assez libre dans lequel on allait pouvoir revisiter beaucoup de choses de l’œuvre de Cocteau ».
« En quelques mots, la Villa Santo Sospir appartient à Francine Weisweiller, une mécène que Jean Cocteau rencontre en 1949 sur le tournage des Enfants terribles. Elle est apparentée à la famille Rothschild. C’est une femme qui a beaucoup de goût, de culture et qui a le goût des artistes et la volonté de les aider. A l’issue du tournage des Enfants terribles, elle invite Jean Cocteau qui résidait alors à l’hôtel Welcome à Villefranche-sur-mer, à venir se reposer dans sa maison sur la Côte d’Azur qu’elle avait appelée Santo Sospir en réference à un cap brésilien . C’est une maison que son mari lui avait offerte à l’issue de la guerre. Ils avaient tous été obligés de fuit l’Europe car juifs.»

 

Cette villa rappelle à Jean Cocteau les habitudes de sa jeunesse

 

 

En effet, Alec Weisweiller avait promis à Francine que s’il sortait vivant de l’ épreuve de la 2nde guerre, il lui offrirait la maison de ses rêves. En 1946, ils découvrent au Cap Ferrat un lieu qu’ils appelérent Santo Sospir , et ils y font bâtir cette maison qui sera le lieu de villégiature lorsque Cocteau arrive en 50. C’est une maison très simple de style provençal, tous les murs sont blancs . Tout cela se passe dans le contexte artistique des années 50. Cocteau est très proche de Picasso qui vit à Valoris. Il a réalisé la chapelle de la guerre et de la paix. Chagal ne vit pas très loin. Matisse est à Nice et décore les murs de la chapelle de Vence. Ainsi Jean Cocteau a lui aussi l’idée de décorer les murs de Santo Sospir. C’est la première fois qu’il s’essaye à des peintures de très grand format. Il propose à Francine de décorer un mur, Francine, ravie, lui dit de laisser libre cours à ses envies, et Cocteau décorera tous les murs, y compris les plafonds, y compris les portes de la Villa. Il mettra un peu plus d’un an à concevoir ce grand décor autour de certains thèmes mythologiques selon les axes de la peinture mais aussi du tatouage.

Cette villa rappelle à Jean Cocteau les habitudes de sa jeunesse. Saint-Jean-Cap-Ferrat est très proche du Villefranche. Dès les années 20, Cocteau séjourne à l’hôtel Welcome de Villefranche. Le port de Villefranche, c’est un port de marin, de garnison et il vit là-bas une vie un peu de de débauche. Il est très opiomane, « Il a des des aventures, des rencontres avec les marins de Villefranche, de Toulon, de Marseille et ces marins sont tatoués. Quand il arrive à Santo Sospir, étant donné que la Villa appartient à une jeune femme, il se met en tête que cette villa est un organisme, un être vivant et qu’il va tatouer. Donc il parle de tatouage, et effectivement ce sont des dessins très linéaires qu’il trace au pinceau. Et, comme je disais, il va appliquer des touches de couleur vraiment aux tampons, à l’éponge aussi, mais de manière assez parcimonieuse. Voilà donc pourquoi c’est une villa tatouée. »
Un point important enfin, le seul film couleur que Jean Cocteau réalisera est projeté lors de cette exposition . C’est celui sur les fresques privées de la Villa Santo Sospir.

Jean C