Politique 27 mars 2019

La visite de XI Jinping

by admin

Le Président chinois Xi Jinping a réalisé un voyage diplomatique du 21 au 26 mars en Italie, puis à Monaco et en France. Sa visite en Italie en particulier, du 21 au 24 mars,  qui est la première visite du chef d’État chinois en dix ans suscite des interrogations alors que le gouvernement italien semble prêt à faire des concessions majeures à la Chine. En effet le gouvernement italien tergiverse actuellement sur un soutien ferme à la  Chine. Une mesure politique qui ferait de l’Italie le premier État du G7 à se joindre à la politique étrangère de Xi Jinping. Et la signature d’accords  aiderait les entreprises italiennes à accroître leurs exportations vers le marché chinois.

En 2018, l’Italie a enregistré un déficit commercial de 12,13 milliards de dollars avec la Chine. Toutefois, il est peu probable que la situation change profondément. Les pays européens dont les relations commerciales avec le géant asiatique sont plus équilibrées, telles que la France et l’Allemagne, sont plus prudents. Les États membres de l’UE,  qui ont adhéré aux propositions chinoises dans le passé, comme la Pologne et d’autres pays d’Europe orientale, se sont plaints que les promesses de Beijing en matière d’opportunités économiques ne se sont pas partiellement matérialisées.

Pourtant, malgré des débats animés au sein de la politique italienne,  le gouvernement italien n’a signé qu’une version a minima, car trop controversée.
L’ambition de la Chine pour obtenir la signature de l’Italie était de créer un élan de légitimité. Au-delà de l’économie, une approbation italienne serait politiquement symbolique pour la Chine. L’Italie serait le premier État membre du G7 et le premier pays fondateur de l’UE à s’inscrire à la BRI. Une approbation par la troisième plus grande économie de la zone euro permettrait à Xi Jinping de montrer aux publics nationaux que son initiative jouit d’une grande réputation en Europe et dans le monde alors qu’en fait sa politique  est confrontée à des critiques et qu’elle semble créer des pièges et une augmentation des dettes publiques, et de là une dépendance. ­
­ ­ ­
­ ­ ­Il est également important de se rappeler que, fort logiquement en tant que bloc, l’UE dispose d’un pouvoir de négociation plus économique et politique vis-à-vis de la Chine que n’importe quel pays de l’UE seul.

L’élaboration d’une stratégie chinoise équilibrée nécessiterait également une plus grande coordination et un échange de vues entre les différents ministères, tels que ceux des Affaires étrangères, de l’Intérieur et la Défense. Il est pourtant un fait dont la visite de Xi Jinping en Italie a permis à beaucoup de se rendre compte c’est que, au-delà de l’économie, les relations avec la Chine ont de vastes implications politiques. Et cela pourrait être un moment décisif pour la politique de la Chine en Italie et en Europe.

Lors de sa visite en France, Xi Jinping a face à lui des positions plus fermes qu’en Italie, Paris étant plus sceptique sur les activités de la Chine.  Emmanuel Macron a déclaré que la participation de la Chine au développement des autres pays devrait se faire dans « l’esprit d’égalité, de réciprocité et de respect de la souveraineté des Nations ». De fait la France – en collaboration avec L’Allemagne – a également été un fervent promoteur d’une politique européenne plus cohésive en Chine notamment. Après  quatre jours presque complets en Italie, Xi Jinping passera moins d’une journée à Paris. ­

John Whistle
­