Finances Publiques, Monaco 8 octobre 2020

Le point sur les enjeux de santé publique de soutien à l’emploi

by admin

À Monaco la pandémie sollicite fortement le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Il s’agit de répondre aux différents enjeux de santé publique, et prendre de mesures d’accompagnement social. Un point sur les grands dossiers a été réalisé lors de la conférence de presse tenue par Didier Gamerdinger conseiller-ministre aux Affaires sociales,

entouré d’Alexandre Bordero, directeur de l’Action sanitaire et de la Santé et Pascale Pallanca, directeur du Travail.

Un taux d’incidence contenu en Principauté
Le taux d’incidence est l’un des quatre indicateurs pour mesurer l’épidémie de la Covid-19. Il se calcule sur le nombre de tests RT-PCR (tests effectués par le nez) positifs pour 100 000 habitants. Ce taux d’incidence contenu est le résultat des actions engagées pour contenir la pandémie en Principauté. Malgré de possibles phénomènes d’interdépendance  avec les territoires proches, et bien que les taux d’incidence augmentent régulièrement en France, à Monaco, après un pic des cas dans la semaine du 7 au 13 septembre, une décrue apparaît. Ce taux demeure inférieur à plus de deux fois,  à un niveau de 31,58 dans la Principauté, par rapport à celui des Alpes-Maritimes  qui est à 74,9. Et il est près de trois fois inférieur à celui de la France, qui se situe à 104,9.
Les Tests
Didier Gamerdinger a réalisé un point sur les différents types de tests utilisés. Des analyses réalisées par les services du ministère de la Santé, il résulte que les tests antagoniques offrent l’avantage de marquer un antigène qui est l’une des protéines du virus avec un prélèvement naso-pharyngé, et  d’obtenir un résultat rapide dans les 15 minutes. Les deux types d’analyse salivaires sont plutôt destinés aux patients symptomatiques. Mais dans le cadre d’un dépistage des cas-contacts une moindre efficacité est à craindre. Pour Alexandre Bordero,  » l’objectif est de prendre la solution la plus efficace», et le test le plus fiable est actuellement le PCR. Les tests salivaires présentant l’avantage d’un plus grand confort. » L’objectif poursuivi vise aussi une amélioration du matériel utilisé pour la réalisation des tests, de façon à augmenter significativement la vitesse d’obtention des résultats. Parallèlement, les pharmaciens sur la Principauté réalisent 5 000 tests par semaine avec des TROD.
Analyse des eaux
En ce qui concerne l’analyse des eaux usées, une procédure utilisée par exemple à Paris, Alexandre Bordero déclare que la mise en place est en cours. Les premiers prélèvements seront effectués à partir de la semaine prochaine, chaque mardi, dans le cadre d’une campagne de dix semaines. L’objectif est d’obtenir des moyens plus fins d’analyse, afin de pouvoir connaître l’orientation de la pandémie.
L’orientation des différentes mesures de soutien à l’emploi
Les chiffres évoluent à la baisse tant en nombre d’entreprises que de salariés, dans le cadre du dispositif CTTR. Alors qu’au mois d’avril il y avait 22 500 salariés pris en charge, ce qui représentait une charge de 35 millions d’euros pour le budget de l’État, au mois d’août, seuls 4 500 salariés étaient dans le dispositif pour un total d’indemnisation de 3,5 millions d’euros. Soit une moyenne de 1555 euros d’indemnisation par salarié en avril, et de seulement 777 euros par salarié en août. Le chômage partiel ne touche dorénavant plus que les salariés non-cadres.
Les projections budgétaires pour le CTTR sont de 9 millions par mois en moyenne jusqu’en mars. Le montant du budget non dépensé sera déposé sur un compte spécial du Trésor. Didier Gamerdinger précise que « le CTTR est destiné aux entreprises qui continuent leur exploitation. Celles qui ferment n’ont pas de possibilité d’accès au dispositif. S’il y a une mise en place d’un plan social, un malus est mis en œuvre. En ce cas, au lieu d’une prise en charge de 80 % du chômage partiel, celle-ci ne sera que de 70 %.
Les négociations sur l’annualisation du temps de travail
 » Le projet d’une annualisation des heures de travail est actuellement soumis aux syndicats. Pratiquement, une partie des heures payées, mais non travaillées, pourra être éventuellement reportée sur la période de haute saison. Didier Gamerdinger, qui a en charge les négociations tant avec les organisations patronales que les syndicats, estime qu’il est important d’aboutir. Et bien qu’il puisse appréhender la position de l’UFM, il ne la partage pas. Il rappelle qu’un certain nombre de points de protection des salariés sont prévus, comme celui de ne pas dépasser le nombre légal d’heures par semaine. Il n’en demeure pas moins, qu’il y a urgence à mettre en oeuvre des mesures nécessaires pour s’adapter aux imprévus économiques liés à la pandémie.
Pour le conseiller, le point le plus important est de ne pas enclencher de plan social. Dans l’élaboration des textes, Didier Gamerdinger considère l’accord des salariés indispensable.Il évoque la mise en oeuvre des textes pragmatiques, qui peuvent même comporter des systèmes de dénonciation, de manière à garantir les droits des salariés. Il envisage de donner du temps au temps pour négocier afin de parvenir à un accord sur des mesures exceptionnelles, applicables pour un an maximum.
Et le conseiller de conclure:: « J’espère qu’en 2022 nous aurons d’autres préoccupations que celle du Covid 19 ».

Jean Cousin