Culture, Nice, Vidéo 30 novembre 2018

Nice en CinémaScope pour le centenaire de la Victorine

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Sur la côte d’Azur le cinéma est important, et le renouveau d’après-guerre du cinéma français s’est beaucoup appuyé sur la région pour ses tournages. Dieu créa la Femme de Roger Vadim avec Brigitte Bardot, La piscine de Jacques Deray avec Alain Delon et Romy Schneider, Mélodie en sous-sol   avec Jean Gabin et  Alain Delon, les films de La Nouvelle Vague, ou encore La Main au collet d’Alfred Hitchcock avec Cary Grant et Grace Kelly.

Plus récemment certaines scènes des Blockbusters ont été tournées sur la Riviera: des James Bond ( Jamais plus Jamais avec Sam Connery) ou A la poursuite du Diamant Vert de Robert Zemeckis  avec Michael Douglas et Kathleen Turner, en passant par Brice de Nice de James Huth avec Jean Dujardin.

Aujourd’hui Nice rend hommage au studio de la Victorine qui a servi de lieu de tournage ou de base technique pour ces films, et au cinéma aussi, par une série d’expositions dans les différents lieux de culture de la ville de Nice. Les studios de la Victorine fêtent en effet leur centenaire. Mais force est de constater que Nice a toujours été une ville qui aime le cinéma, de nombreuses salles y ont toujours  existé et, pour certains niçois,  la ville aurait même pu  accueillir aussi un grand festival comme celui de Cannes.sur celle

En ce qui concerne ce parcours commémoratif, le musée Masséna présente une rétrospective qui s’appuie sur des archives de la cinémathèque de France. Organisée par le curateur Jean-Jacques Aillagon, elle retrace l’histoire de la Victorine au travers des collections de la Cinémathèque. Ces collections permettent de découvrir ou redécouvrir les metteurs en scène et des acteurs, qui ont réalisé leurs films tant dans les studios, que sur la Riviera. L’ensemble s’appuie sur des extraits de film, des affiches, des photographies de tournages et sur l’ensemble des documents illustrant la création et la réalisation d’un long métrage.

Le musée Matisse, quant à lui, apporte une perspective particulière, liée à une approche plus basée sur la perception d’artiste que  sur celle de technicien avec une exposition réalisée par Claudine Grammont comme curatrice. C’est au travers des liens entre Matisse et le cinéma qu’est structuré ce parcours. Car Matisse a toujours été vivement intéressé par le cinéma. Mais pour cet artiste, le cinéma n’est pas qu’un divertissement, comme par ailleurs pour Jean Cocteau qui tournait aussi sur la Côte d’Azur, et qui l’a fait au travers d’oeuvres majeures.t

De même Matisse n’hésitait pas à considérer le film, comparativement à la peinture, comme une loupe temporelle. La méthamorhose des formes y illustre par le mouvement les vagues ou la danse. Et Claudine Grammont de préciser:  » Le cinéma moderne, et plus particulièrement la Nouvelle Vague française (Jacques Rivette, Eric Rohmer, Jean-Luc Godard, Jacques Demy, Agnès Varda…) a élu Henri Matisse comme l’un de ses « patrons » ». Et d’ajouter « de nombreux films de cette génération de cinéastes citent certaines de ses œuvres ou s’inspirent de ce que l’on supposa, parfois légendairement, de son art de l’improvisation. «

Sous un titre plus audacieux « Le Diable au corps » qui est emprunté aussi au film de Claude Autant-Lara sorti en 1947, et au roman de Raymond Radiguet, Hélène Gunenin, directrice du MAMAC     et Pauline Mari,  historienne de l’art, auteure de surcroît d’un livre sur l’Op Art et le cinéma présentent   «  le Voyeur et l’Halluciné. ». Cette exposition est ainsi  décrite: « Au cœur des années 1960, tandis que les publicitaires, les grandes enseignes et la mode s’emparent de la géométrie euphorisante de l’Op Art, le cinéma, art du mouvement et de la lumière, l’active et le renouvelle en profondeur, loin du pastiche attendu. Cinéastes et décorateurs de tous horizons, y compris parfois de la télévision, en quête de modernité formelle et d’instabilité perceptive, y puisent un langage et des thématiques ».  Cette exposition propose une expérience fondée sur une mise en relation entre
des œuvres optico-cinétiques et des films de fiction. Elle permet au public d’explorer l’aventure d’images fascinantes et ambivalentes, de la parodie de l’art cinétique à  la sublimation, en passant par la dérision.

Jean Cousin