Conseil National, Monaco, News 4 octobre 2020

Premier plan social à la SBM ?

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Avec un cours de 62 euros et une progression de l’action de la Société des Bains de Mer de 8.1 % depuis le début de l’année, Jean-Luc Biamonti pourrait être un dirigeant satisfait des performances boursières de la société qu’il dirige.
Mais la bourse est peut-être déconnectée de la réalité économique, car le cours de bourse a continué à augmenter après avoir annoncé une perte de chiffre d’affaires de 74 % au second trimestre en pleine crise de Covid-19. Des mesures de restrictions budgétaires à hauteur de 25 millions d’euros avant la fin de l’exercice apparaissent nécessaires aux dirigeants de la SBM.

La SBM est le plus gros employeur de la Côte d’Azur avec près de 4000 emplois. Le retentissement de cette annonce est important. Ce train de mesures d’économie est structurée et concentrée principalement sur la masse salariale de la société. Un certain nombre de mesures ont été prévues et présentées simultanément aux syndicats et au Conseil National. Il s’agit de demander des départs volontaires pour les plus de 57 ans, de licenciements, mais aussi de propositions de renégociations de certains avantages acquis, le non-remplacement des départs à la retraite, et une progression de carrière moindre que par le passé.

La présentation de ce plan de restructuration est la conséquences de l’arrêt total de l’activité durant confinement lié à la pandémie. Le secteur hôtelier, et a fortiori celui de la restauration et des casinos, a été durement impacté par la fermeture des établissements, puis, durant l’été, par l’absence d’une partie de la clientèle étrangère, en particulier celle en provenance des États-Unis, du Moyen-Orient, et de la Russie.

Les mesures prises sont celles d’un plan social. A ce stade aucun élément chiffré n’est fourni par la SBM. Les grandes options de ce plan restriction viennent tout juste d’être présentées aux syndicats et au Conseil National.

Des chiffres faisant état d’un objectif de plus de 10 % de la massa salariale ont été évoqués, ce en quoi un démenti formel est apporté. »Le nombre de départs contraints sera fonction du nombre de départs volontaires. Nous espérons que beaucoup de gens choisiront de partir ce qui minimiserait les licenciements. Les rumeurs de 500 salariés voire plus sont insensées. Ce sera beaucoup moins. Mais il est impossible de donner un chiffre aujourd’hui » déclare Jean-Luc Biamonti dans un interview exclusif accordé à Monaco-Matin.

Il n’en demeure pas moins que près de 30 % des salariés de la SBM ont plus de 50 ans. Un chiffre de 373 départs comprenant les départs volontaires et les licenciements secs semblerait être une option envisageable à terme, pour pouvoir atteindre les 25 millions d’économies à quelques mois de la fin de l’exercice.

Mais il n’en demeure pas moins que le principe des départs volontaires des plus de 57 ans va s’effectuer parmi les cadres et le personnel le plus expérimenté. Sachant que la qualité de l’accueil et des services sont primordiaux pour les palaces, les bons choix seront-ils faits ?

Jean Cousin