Conseil National, Culture, Monaco 22 août 2023

A Monaco la culture, élément clé de l’attractivité

by Daniel Boeri

La culture dispose d’un spectre large ; comme une mappemonde qui comprend une dimension sociétale. D’abord, un caractère commun ; la création. D’un côté avec sa verticalité, elle embrasse à la fois l’histoire et le futur. 

A Monaco, la loi sur la protection et la préservation du patrimoine permet d’arbitrer, selon des règles fixées, entre notre histoire et le besoin de développement

A Monaco, la loi sur la protection et la préservation du patrimoine permet d’arbitrer, selon des règles fixées, entre notre histoire et le besoin de développement. Un exemple fort, la création du « Monte Carlo one », à la place du référant « Sporting d’Hiver » ; ce ne fut pas simple. Pourtant, la réussite est là. De l’autre côté, avec son horizontalité, la culture interpelle le monde ; réciproquement Monaco et le monde, et le monde et Monaco. La culture, c’est aussi « l’art de vivre » dans toutes ces acceptions, c’est-à-dire le mélange, la rencontre, les chocs…qui font vivre les civilisations.
En écrivant cela, c’est aussi un peu de mon histoire personnelle qui se fait jour.

À Paris bien sûr, habiter à côté du Centre Pompidou a permis des rencontres quasi hebdomadaires avec l’art, mais évidemment, il n’est pas le seul. Comment oublier le théâtre d’Antoine Vitez, depuis les « quartiers d’Ivry », le Palais de Chaillot et la cour des Papes à Avignon avec le fameux final de Claudel « Le soulier de satin » qui, après une nuit, fit lancer à Sacha Guitry « heureusement il n’y avait pas la paire » ! Ou encore le Centre de Danse du Marais et Maurice Béjart à Paris, ainsi que les rencontres improbables à Bruxelles. Paris, c’est évidemment plus large…
Il y eut également une série de visites à travers le monde.

Il y eut aussi le Japon, avec la Tokyo Art Fair, avec Iena Cruz,

L’Italie, Rome et Florence ; comment oublier toutes les rencontres, les lieux, l’histoire, pendant plusieurs années, qui ont aussi été l’occasion d’entrer dans la mode, avec les stars de la création !
New York évidemment, avec le MOMA entre autres, mais également l’organisation de deux concerts Philip Glass, avec Nicolas Horvath, au Carnegie Hall ; il me faudra recommencer !
La Grande Muraille de Chine, tout un pan de l’histoire et une nouvelle Route de la Soie de la culture en perspective et évidemment la Foire Internationale d’art contemporain de Pékin avec Franka Séverin.

Il y eut aussi le Japon, avec la Tokyo Art Fair, avec Iena Cruz, ou encore la Thaïlande et ses temples, Bangkok et le Centre d’Art et Culture ; j’en oublie beaucoup, forcément. Mais tout de même le Brésil et Rio de Janeiro où la réception du diplôme de Docteur Honoris Causa de l’Académie Brésilienne de Philosophie me permis de présenter Monaco, et bientôt l’Inde et New Delhi, pour une conférence sur « Le monde d’avant n’est plus ».

Dans cet itinéraire, des regrets toutefois, Président pendant dix ans de la Commission de la Culture et du Patrimoine du Conseil National de Monaco, en espérant que rien n’est perdu avec la Corée du Sud ; mes rencontres à Séoul et les échanges au plan de la culture ont montré que le pays cherche à nouer des relations avec Monaco.

La culture appelle également un retour à mon métier de consultant, avec les traditionnels cadeaux de fin d’année aux clients: fini le champagne ! Au contraire, la découverte d’ateliers d’artistes, au cours de visites fortes et longues, était l’occasion pour créer avec eux mes futurs cadeaux de fin d’année. Sans le savoir, je préparais l’ouverture de ma galerie L’Entrepôt à Monaco. J’espère avoir offert un espace, entre autres, aux jeunes talents.

Dans cet itinéraire, des regrets toutefois, Président pendant dix ans de la Commission de la Culture et du Patrimoine du Conseil National de Monaco, en espérant que rien n’est perdu avec la Corée du Sud ; mes rencontres à Séoul et les échanges au plan de la culture ont montré que le pays cherche à nouer des relations avec Monaco. Ce fut une importante étape, d’autant plus qu’elle eut lieu en dépit d’une situation très particulière pour le pays, et tous les ministres étaient confinés à 150 kilomètres de Séoul. Les rencontres, quasiment annulées la veille, mais eurent finalement lieu le lendemain, comme prévu ; « les relations avec Monaco étant jugées importantes ». On a raté la culture, et maintenant on risque de rater le tourisme…Curieusement, il en fut de même pour la première « Nuit Blanche », jamais recommencée malgré son succès. Je n’oublie pas le projet de Centre d’art et de Culture au Fort Masséna à La Turbie, qui aurait pu être un nouveau phare d’Alexandrie sur toute la Méditerranée. Pourquoi ?

Retrouve-t-on là, le deuxième fondement de la culture, « l’art de vivre » ? Mai 68 portait les gènes d’une nouvelle société ; dans la vie, « il est interdit d’interdire » et dans les entreprises, un nouveau slogan : « ne pas perdre sa vie à vouloir la gagner ».

On retrouve la culture et ses ramifications mondiales et sociétales ; très loin du simple budget, c’est l’horizon qui s’ouvre. La culture, c’est le contraire de l’isolement d’où meurent les civilisations.
Les activités culturelles, nombreuses, ses créations et des découvertes régulières sont une force de notre pays ; c’est demain qui se prépare et se tourne vers le monde. En un mot, l’attractivité !

Daniel BOERI

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